بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Allāh Qui nous a envoyé celui qui a instauré la vérité comme tradition, Qui nous a indiqué ce qui est bon parmi les innovations, et que l’honneur et l’élévation en degré soient accordés à celui qui a une belle voix et un beau visage, Abou l-Qâcim, le grand-père de Al-Ḥaçan et de Al-Ḥouçayn. Allāh Ta`âlâ dit dans le Qour’ân honoré:
(لَقَدْ جَاءكُمْ رَسُولٌ مِّنْ أَنفُسِكُمْ عَزِيزٌ عَلَيْهِ مَا عَنِتُّمْ حَرِيصٌ عَلَيْكُم بِالْمُؤْمِنِينَ رَؤُوفٌ رَّحِيمٌ)
(laqad jâ’akoum raçôuloun min ‘anfousikoum `azîzoun `alayhi mâ `anittoum ḥarîṣoun `alaykoum bi l-mou’minîna ra’ôufoun raḥîm)
ce qui signifie: « Il vous est parvenu un Messager d’entre vous, qui craint que vous tombiez dans ce qui fait mériter le châtiment, qui s’attache beaucoup à ce que vous ayez la foi, qui est compatissant et miséricordieux pour les croyants » [At-Tawbah / 128]. Nous allons maintenant vous exposer les raisons pour lesquelles il est permis de commémorer la Naissance honorée du Messager, le Mawlid et que cela comporte une grande récompense. Ainsi, nous affirmons, totalement confiants en Allāh: L’innovation (al-bid`ah) dans la langue, c’est ce qui a été instauré sans équivalent antérieur. Selon la Loi maintenant, c’est ce qui est instauré (al-mouḥdath) sans avoir fait l’objet d’un texte, ni dans le Qour’ân ni dans le ḥadīth.
La preuve sur l’existence de la bonne innovation à partir du Qour’ân honoré.
La preuve à partir du Qour’ân honoré au sujet de la bonne innovation, c’est la parole de Allāh ta`ālā concernant l’éloge des croyants de la communauté de `Içâ `alayhi s-salâm:
( وَجَعَلْنَا في قُلُوبِ الَّذِينَ اتَّبَعُوهُ رَأْفَةً وَرَحْمَةً وَرَهْبَانِيَّةً ابْتَدَعُوهَا مَا كَتَبْنَاهَا عَلَيْهِمْ إِلاَّ ابْتِغَاءَ رِضْوَانِ اللهِ )
(wa ja`alnâ fî qoulôubi l-ladhîna t-taba`ôuhou ra’fatan wa raḥmâtan wa rahbâniyyatan ibtada`ôuhâ mâ katabnâhâ `alayhim ‘illa btighâ’a riḍwâni l-Lâh)
ce qui signifie: « Nous avons créé dans les cœurs de ceux qui l’ont suivi une bienveillance, une miséricorde et un monachisme qu’ils ont innové ; Nous ne le leur avons pas ordonné ; ils ne l’ont fait que par recherche de l’agrément de Allāh », [sôurat Al-Ḥadîd / 27]. Allāh fait l’éloge des musulmans qui suivaient la Loi de Jésus, `Içâ `alayhi s-salâm parce qu’ils étaient des gens miséricordieux et qu’ils avaient de la compassion, et parce qu’ils ont innové ce monachisme (ar-rahbâniyyah) qui consiste à couper court aux désirs pourtant permis au-delà de l’abandon des péchés. Ils en arrivèrent au point de ne plus se marier, de délaisser les jouissances permises telles que les plaisirs de la table et les habits luxueux et ils se sont consacrés totalement à l’au-delà. Ils ont innové quelque chose que `Içâ `alayhi s-salâm ne leur a jamais prescrite. Allāh a fait leur éloge pour ce monachisme. Quant à la parole de Allāh ta`ālā dans la suite du verset 27 de sôurat Al-Ḥadîd:
( فَمَا رَعَوْهَا حَقَّ رِعَايَتِهَا )
(famâ ra`awhâ ḥaqqa ri`âyatihâ)
Il ne s’agit pas d’un blâme envers eux ni envers le monachisme qu’ils ont innové. Il ne s’agit pas d’un blâme envers ces croyants véridiques mais d’un blâme envers ceux qui sont venus après eux et qui ont prétendu les imiter dans le refrènement des désirs tout en adorant autre que Allāh, à savoir en adorant `Içâ `alayhi s-salâm ainsi que sa mère.
La preuve sur l’existence de la bonne innovation à partir de la Sounnah prophétique pure.
C’est la parole du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وَأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ، وَمَنْ سَنَّ فِي الإِسْلامِ سُنَّةً سَيِّئَةً كَانَ عَلَيْهِ وِزْرُهَا وَوِزْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أَوْزَارِهِمْ شَىءٌ »
(man sanna fi l-‘islâmi sounnatan ḥaçanatan fa lahôu ‘ajrouhâ wa ‘ajrou man `amila bihâ ba`dahou min ghayri ‘an yanqouSa min ‘oujourihim chay’, wa man sanna fi l-‘islâmi sounnatan sayyi’atan kâna `alayhi wizrouhâ wa wizrou man `amila bihâ min ba`dihi min ghayri ‘an yanqouSa min ‘awzârihim chay’)
ce qui signifie: « Si quelqu’un instaure dans l’Islam une bonne tradition (sounnah ḥaçanah), il en aura la récompense et aura une récompense chaque fois que les gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs récompenses. Mais si quelqu’un instaure dans l’Islam une mauvaise tradition (sounnah sayyi’ah), il se chargera de son péché et sera chargé d’un péché chaque fois que des gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs péchés », [ḥadīth rapporté par Mouslim dans son ṣaḥīḥ d’après le compagnon Jarîr ‘Ibnou `Abdi l-Lâh Al-Bajaliyy que Allāh l’agrée]. Par conséquent, nous apprenons à partir de ce ḥadīth que c’est le Messager lui-même qui a enseigné à sa communauté que l’innovation est de deux sortes: une innovation d’égarement qui est la nouveauté qui contredit le Qour’ân et la Sounnah, et une innovation de bonne guidée qui est la nouveauté qui est conforme au Qour’ân et à la Sounnah. Si l’on vient nous dire: (En fait, ça veut dire : si quelqu’un a instauré une nouveauté durant la vie du Messager de Allāh, pas après), la réponse à donner, c’est que « la restriction du sens d’un texte (al-khouṣoūṣiyyah) n’est confirmée qu’à partir d’une preuve ». Voilà donc la réponse à donner à ceux qui prétendent que l’instauration d’une bonne innovation est valable uniquement durant la vie du Messager et pas après sa mort. En effet, la preuve indique ici le contraire de ce qu’ils prétendent, parce que le Messager n’a pas dit (Si quelqu’un instaure durant ma vie) mais il a dit ce qui signifie: « Si quelqu’un instaure dans l’Islam ». Il n’a pas dit non plus « Si quelqu’un fait quelque chose que moi-même j’ai faite en la faisant revivre ». Par ailleurs, l’Islam n’était pas limité à l’époque dans laquelle a vécu le Messager de Allāh. Il ne leur reste donc plus aucun argument en leur faveur. S’ils prétendent par la suite que ce ḥadīth a été dit en une occasion particulière lorsque des gens extrêmement pauvres, portant des guenilles indiquant leur extrême pauvreté, vinrent et que le visage du Messager changea à leur vue. Les gens ont alors fait des aumônes jusqu’à ce qu’ils parviennent à collecter pour eux une belle quantité de biens, le visage du Messager de Allāh est alors devenu encore plus radieux et il a dit:
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وَأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ »
ce qui signifie: « Si quelqu’un instaure dans l’Islam une bonne tradition (sounnah ḥaçanah), il en aura la récompense et aura une récompense chaque fois que les gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs récompenses ». La réponse à donner, c’est que « la question tient dans la généralité du terme et non dans la spécificité de l’occasion » c’est-à-dire: ce qui est à prendre en compte c’est la généralité et la globalité du terme du ḥadīth (`oumôumou l-lafḍh) et non la particularité de la cause pour laquelle ce ḥadīth a été énoncé, (khouṣôuṣou s-sabab) tout comme l’ont décrété les savants spécialistes des fondements (al-‘ouṣoūl).
La preuve de l’existence de la bonne innovation à partir des paroles et des actes des Califes bien guidés.
Les Califes bien guidés ont innové des choses que le Messager ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam n’a jamais faites et qu’il n’a jamais ordonné de faire mais qui pourtant restent conformes au Qour’ân et à la Sounnah. Ils furent donc des guides pour nous en cela. Voici par exemple Abôu Bakr Aṣ-Ṣiddîq qui rassemble le Qour’ân en l’appelant Mouṣ-ḥaf. Voici `Oumar Ibnou l-Khaṭṭâb que Allāh l’agrée qui réunit les gens pour faire les tarâwîḥ derrière un seul imâm. Il dit en les voyant faire:
« نِعْمَتِ البِدْعَةُ هَذِهِ »
(ni`mati l-bid`atou hâdhih)
c’est-à-dire: « Quelle bonne innovation que celle-ci ! ». Voici `Outhmân Ibnou `Affân qui ordonne que l’on fasse un appel à la prière supplémentaire pour la prière de la joumou`ah. Voici l’Imâm `Aliyy, on ajoute les points sur et sous les lettres du Mouṣ-ḥaf au temps de son califat à l’initiative d’un successeur des compagnons nommé Yaḥyâ Ibnou Ya`mar. Et voici `Oumar Ibnou `Abdi l-`Azīz qui édifie les miḥrâb et les minarets pour les mosquées. Tout cela n’existait pas à l’époque du Messager de Allāh ! Ce sont des choses totalement nouvelles ! Ceux qui interdisent de commémorer le Mawlid de nos jours, vont-ils interdire toutes ces choses-là sous prétexte qu’elles n’existaient pas à l’époque du Messager de Allāh ou bien vont-ils être arbitraires en rendant certaines choses licites et en rendant certaines autres interdites sans preuve aucune ?! C’est pourtant bien ce qu’ils ont fait puisqu’ils ont interdit le Mawlid et ont autorisé la ponctuation des lettres dans les livres du Qour’ân, tout comme le tachkîl des lettres, c’est-à-dire les fat-ḥah, les ḍammah, les kasrah et les tanwîn. Ils ont autorisé beaucoup de choses que le Messager de Allāh n’a jamais faites comme les calendriers par exemple ; les calendriers qui indiquent les horaires des prières ne sont apparus pour la première fois qu’il y a environ trois cents ans. Or eux-mêmes y travaillent et les diffusent dans la population.
La preuve de l’existence de la bonne innovation à partir des paroles des savants du Salaf.
L’Imâm Ach-Châfi`iyy que Allāh l’agrée a dit:
« اَلْمُحْدَثَاتُ مِنَ الأُمُورِ ضَرْبَانِ أَحَدُهُمَا مَا أُحْدِثَ مِمَّا يُخَالِفُ كِتَابًا أَوْ سُنَّةً أَوْ إِجْماعًا أَوْ أَثَرًا فَهَذِهِ البِدْعَةُ الضَّلالَةُ والثَّانِيَةُ ما أُحْدِثَ مِنَ الْخَيْرِ وَلا يُخَالِفُ كِتابًا أَوْ سُنَّةً أَوْ إِجْماعًا وهَذِهِ مُحْدَثَةٌ غَيْرُ مَذْمُومَةٍ »
(al-mouḥdathâtou mina l-‘oumôuri ḍarbâni ‘aḥadouhoumâ mâ ‘ouḥditha mimmâ youkhâlifou kitâban ‘aw sounnatan ‘aw ‘ijmâ`an ‘aw ‘atharan fahâdhihi l-bid`atou ḍ-ḍalâlah ; wa th-thâniyatou mâ ‘ouḥditha mina l-khayri wa lâ youkhâlifou kitâban ‘aw sounnatan ‘aw ‘ijmâ`an wa hâdhihi mouḥdathatoun ghayrou madhmôumah)
[rapporté par Al-Bayhaqiyy avec une chaîne de transmission sûre dans le livre « Manâqibou ch-Châfi`iyy »] ce qui signifie: « Les nouveautés parmi les choses sont de deux sortes : l’une, c’est ce qui est innové et qui contredit le Livre, la Sounnah, les textes des prédécesseurs parmi les compagnons ou l’Unanimité. Celle-là est l’innovation d’égarement. La deuxième, c’est ce qui est innové et qui fait partie des bonnes choses, qui ne comporte pas de contradiction avec aucun de ceux-là et cette nouveauté-ci n’est pas blâmable ». Il est connu que les mouḥaddith ont été unanimes à dire que Ach-Châfi`iyy est celui qui est visé par la parole du Prophète:
« عَالِمُ قُرَيْشٍ يَمْلأُ طِبَاقَ الأَرْضِ عِلْمًا »
(`Ālimou Qouraychin yamla’ou ṭibâqa l-‘arḍi `ilmâ)
[ḥadīth rapporté par At-Tirmîdhiyy] qui signifie: « Viendra le savant de Qouraych qui remplira les contrées de la terre de Science ». Quant à Al-Bayhaqiyy il fait partie des sept ḥâfiḍh au sujet desquels les avis ont concordé sur leur statut de `adl.
Le Mawlid est une manifestation de reconnaissance envers Allāh ta`ālā pour nous avoir envoyé Mouḥammad en ce mois et ce n’est en rien une adoration qui serait vouée à Mouḥammad.
Nous, musulmans, nous n’adorons pas Mouḥammad ! Nous n’adorons rien d’autre que Allāh. Mais nous glorifions Mouḥammad plus que tout autre prophète, plus que les anges. De plus, nous glorifions tous les prophètes et nous n’adorons aucun d’entre eux. Nous n’adorons pas Mouḥammad, nous n’adorons aucun ange, ni aucun astre, ni le soleil ni la lune. Pour nous, la soumission extrême n’est vouée uniquement qu’à Allāh. Nous ne posons nos fronts au sol et nous ne glorifions que Allāh. L’extrême soumission, voilà ce qu’est l’adoration. Nous ne faisons pas cela pour notre maître Mouḥammad ; nous, notre adoration n’est vouée qu’à Allāh. Nous, nous n’adorons pas Mouḥammad mais nous considérons que Mouḥammad est celui qui appelle à l’adoration de Allāh. Il a guidé les gens et mérite d’être glorifié mais d’une glorification en deçà de l’adoration. Allāh Ta`âlâ fait l’éloge de ceux qui ont cru en lui, qui l’ont glorifié, Allāh `azza wa jall dit:
( فَالَّذِينَ ءَامَنُوا بِهِ وَعَزَّرُوهُ وَنَصَرُوهُ وَٱتَّبَعُوا النُّورَ الَّذي أُنْزِلَ مَعَهُ أُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ )
(fa l-ladhîna ‘âmanôu bihi wa `azzarôuhou wa naṣarôuhou wa t-taba`ou n-nôura l-ladhî ‘ounzila ma`ahou ‘oulâ’ika houmou l-moufliḥoūn)
ce qui signifie: « Ceux qui ont cru en lui et l’ont glorifié, qui l’ont soutenu et ont suivi la bonne guidée qui a été révélée avec lui, ceux-là sont ceux qui réussiront », [sôurat Al ‘`râf / 157]. Le Mawlid représente un rassemblement fondé sur l’obéissance à Allāh. C’est un rassemblement fondé sur l’amour de Allāh et l’amour du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam. Ce rassemblement comporte l’évocation de Allāh, l’évocation d’une partie de la biographie du Messager de Allāh, de son ascendance honorée ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, la mention de certains de ses traits de caractères et de ses caractéristiques physiques. Ce rassemblement est aussi l’occasion de distribuer de la nourriture par recherche de l’agrément de Allāh tabâraka wa ta`ālā. Allāh ta`ālā dit:
( وَيُطْعِمُونَ الطَّعَامَ عَلَى حُبِّهِ مِسْكِينًا وَيَتِيمًا وَأَسِيرًا )
(wa youṭ`imôuna ṭ-ṭa`âma `alâ ḥoubbihi miskînan wa yatîman wa ‘acîrâ)
ce qui signifie: « Ils préfèrent donner leur nourriture aux pauvres, aux orphelins et aux captifs » [sôurat Al-‘Inçân / 8]. Après tout cela, comment quelqu’un qui prétend avoir des connaissances peut-il oser interdire de commémorer le Mawlid qui est fait par réjouissance de la naissance du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam ?!
Les références auxquelles le ḥâfiḍh Ibnou Hajar a trouvé des chaînes de transmission dans la Sounnah sur la permission d’organiser le Mawlid.
Dans le livre « Al-Ḥâwî li l-Fatâwî » tome 1, de la page 189 à la page 197, d’après ce qu’a rapporté Ibnou l-`Abbâs que Allāh les agrée lui et son père, il a dit : lorsque le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam est arrivé à Médine il a trouvé les non musulmans en train de jeûner le jour de `Achôurâ’. Quand on les a interrogés à ce sujet, ils ont répondu : (C’est le jour durant lequel Allāh a donné la victoire à Môuçâ et aux fils de Isrâ’îl sur Pharaon. Et nous, nous jeûnons ce jour-là pour le glorifier). C’est alors que Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« نَحْنُ أَوْلى بِمُوسَى »
(naḥnou ‘awlâ bi Môuçâ)
ce qui signifie: « Nous sommes prioritaires sur vous pour suivre Môuçâ ». C’est-à-dire que nous sommes musulmans alors que vous ne l’êtes plus. Le Prophète a ordonné de jeûner ce jour d’un ordre qui indique le caractère recommandé. On déduit à partir de ce ḥadīth qu’il est permis d’accomplir un acte d’adoration pour remercier Allāh, pour une grâce qu’Il nous a accordée en un jour particulier, suite à un bienfait qui nous est parvenu ou à une épreuve dont nous avons été délivrés, et qu’il est permis de répéter cet acte d’adoration et de remerciement chaque année, à la date anniversaire correspondant à ce jour-là. Le remerciement de Allāh a lieu par différentes sortes d’adoration comme la prosternation, le jeûne, l’aumône ou la récitation. Et quelle plus grande grâce que la grâce de l’apparition du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam ?!
Les références auxquelles le ḥâfiḍh As-Souyoutiyy a trouvé des chaînes de transmission dans la Sounnah sur la permission d’organiser le Mawlid.
Dans son épitre « Ḥousnou l-Maqsid fî `Amali l-Mawlid », lorsque le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a été interrogé sur la raison de son jeûne du lundi, il a répondu `alayhi s-Salâtou wa s-salâm:
« ذَاكَ يَوْمٌ وُلِدْتُ فِيهِ وَفِيهِ أُنْزِلَ عَلَيَّ »
(dhâka yawmoun woulidtou fîhî wa fîhî ‘ounzila `alayy)
ce qui signifie: « C’est en ce jour que je suis né et en ce jour que j’ai reçu la révélation ». Dans ce ḥadīth il y a l’indication qu’il est recommandé de jeûner les jours durant lesquels Allāh a fait grâce d’un bienfait à Ses esclaves. Et parmi les grâces les plus éminentes que Allāh nous ait accordées, c’est de l’avoir fait naître ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, et de nous l’avoir envoyé en tant que Messager. La preuve à cela est Sa parole ta`ālā:
( لَقَدْ مَنَّ اللهُ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ إِذْ بَعَثَ فِيهِمْ رَسُولاً مِنْ أَنْفُسِهِمْ )
( laqad manna l-Lâhou `ala l-mou’minîna ‘idh ba`atha fîhim raçôulan min ‘anfoucihim)
ce qui signifie: « Allāh a accordé une grâce aux croyants car Il a envoyé un messager, un homme d’entre eux » [sôurat Ali-`Imrân / 164]. Le ḥâfiḍh As-Souyouṭiyy a dit dans son épitre, sa Riçâlah: « L’Imâm des ḥâfiḍh ‘Abou l-Faḍl Aḥmad ‘Ibnou Ḥajar a extrait des chaines de transmission à partir de la Sounnah pour prouver la validité du Mawlid. Quant à moi j’en ai extrait une autre… » Fin de citation.
le ḥâfiḍh Al-`Irâqiyy, le chaykh de Ibnou Ḥajar (725-808 H) a dit:
إنَّ اتّخاذَ الوليمَةِ وإطعامَ الطّعامِ مُستحبٌّ في كلِّ وقتٍ فكيف إذا انضَمّ إلى ذلك الفرحُ والسُّرورُ بظُهور نور النّبِيّ صلى الله عليه وآله وسلَّم في هذا الشَّهْرِ الشَّريفِ.
ce qui signifie: « Certes donner à manger est quelque chose de recommandé en tout temps que dire si on joint à cela la joie et la gaîté pour l’apparition de la lumière du Prophète Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam en ce mois honoré », dans son épître al-Mawridou l-haniyy fi l-mawlidi s-sounniyy.
Le Mawlid est une bonne sounnah, une bonne tradition, et les premiers à l’avoir instaurée sont les musulmans comme on l’a dit et ce ne sont pas de gens qui fêtaient sa mort ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam comme certains le prétendent.
Les spécialistes des chaines de transmission du ḥadīth (Ḥouffāḍh) ainsi que les savants spécialistes de l’histoire, des biographies et autres, ont mentionné que celui qui a innové le Mawlid c’est le roi Al-Mouḍhaffar qui gouvernait ‘Irbil. Il était scrupuleux, vertueux, savant et courageux, il avait un souci particulier pour la défense de cette religion, c’était un héros et il est mort en faisant le siège des croisés à `Akkâ. Il fut donc le premier à commémorer le Mawlid. Par la suite, les savants, les faqīh eurent des avis en concordance avec le sien, jusqu’aux savants des autres pays, qu’il ne gouvernait pas. C’est ce qu’a cité le ḥâfiḍh As-Souyoūṭiyy dans son livre Al-‘Awâ’il et les musulmans en sont restés sur cette tradition depuis huit siècles jusqu’à nos jours. Or toute chose qui a été approuvée et appréciée par les savants de la communauté de Mouḥammad, et sur laquelle les avis ont concordé est obligatoirement une bonne chose ! Et toute chose que les savants de la communauté de Mouḥammad ont dépréciée est obligatoirement mauvaise. Il est en effet connu que les savants de la communauté de Mouḥammad ne seront jamais en concordance sur un égarement en raison du ḥadīth rapporté par Ibnou Mâjah dans ses Sounan :
« إِنَّ أُمَّتي لاَ تَجْتَمِعُ عَلَى ضَلاَلَةٍ »
(‘inna ‘oummatî lâ tajtami`ou `alâ ḍalâlah)
ce qui signifie: « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement ».
Le Mawlid est une bonne tradition et on ne dit pas que si cela avait été quelque chose de bien, le Messager aurait indiqué à sa communauté de le faire.
En effet: constituer le recueil du Mouṣ-ḥaf, ponctuer les lettres, mettre le tachkîl avec les fat-ḥah, les ḍammah, les kasrah et les tanwîn, tout cela est un acte de bien alors que le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam ne l’a pas indiqué formellement et ne l’a jamais fait lui-même. Ceux qui interdisent de commémorer le Mawlid sous prétexte que si c’était quelque chose de bien, le Messager nous l’aurait indiquée, eux-mêmes utilisent le tachkîl c’est-à-dire les ḥarakah sur les lettres du Mouṣ-ḥaf et ils les écrivent avec les points ! Alors de deux choses l’une : soit ils vont dire que la ponctuation et le tachkîl du Mouṣ-ḥaf ne sont pas des actes de bien parce que le Messager ne les a pas faits et n’a pas indiqué à sa communauté de le faire, alors que eux-mêmes le font, soit ils vont dire que la ponctuation et le tachkîl sur les lettres du Mouṣ-ḥaf sont des actes de bien, même si le Messager ne l’a pas fait et ne l’a pas indiqué à sa communauté, et c’est pour cela qu’ils le font. Dans les deux cas ils se contredisent eux-mêmes !!!
Le Mawlid est une bonne sounnah et on ne dit pas: (le Messager ne l’a pas faite donc nous ne le faisons pas) en prétendant trouver un argument dans la parole de Allāh ta`ālā:
( وَمَا ءَاتَاكُمُ الرَّسُولُ فَخُذُوهُ وَمَا نَهَاكُمْ عَنْهُ فَٱنْتَهُوا )
(wa mâ ‘âtâkoumou r-Raçôulou fa khoudhôuhou wa mâ nahâkoum `anhou fa ntahôu)
ce qui signifie: « ce que le Messager vous a ordonné de faire, faites-le ; et ce qu’Il vous a interdit de faire, ne le faites pas ». En effet, ce n’est pas toute chose que le Messager ne nous a pas ordonné de faire sans nous l’interdire qui est forcément quelque chose d’interdit. Le Messager ne nous a pas ordonné de ponctuer le Mouṣ-ḥaf et ne nous l’a pas interdit. Par conséquent, ce n’est pas interdit de le faire ! Également, le Mawlid du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam rentre dans le même cas. C’est le cas de tout acte conforme à la religion que le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam ne nous a ni ordonné ni interdit de le faire : ce n’est pas interdit de le faire, car c’est quelque chose qui est conforme à sa religion ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam. En résumé, tous les sujet de la religion ne nous sont pas parvenus par un texte clair, dans le Qour’ân ou dans le ḥadīth. S’il n’y a pas de texte explicite, il appartient aux savants de la communauté qui sont moujtahid, ceux qui ont connaissance du ḥadīth, d’extraire des choses conformes à sa religion ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam. Ceci est confirmé par sa parole:
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا »
(man sanna fi l-‘islâmi sounnatan ḥaçanah fa lahou ‘ajrouhâ)
ce qui signifie: « Si quelqu’un instaure dans l’Islam une bonne tradition, il en aura la récompense ». On déduit de ce ḥadīth que Allāh tabâraka wa ta`ālā a autorisé les musulmans à innover dans la religion ce qui ne contredit pas le Qour’ân et le ḥadīth, et c’est ce qui s’appelle une bonne tradition (sounnah ḥaçanah).
Le Mawlid est une bonne tradition et il n’est pas concerné par l’interdiction comprise à partir du ḥadīth du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam :
« مَنْ أَحْدَثَ في أَمْرِنَا هَذَا ما لَيْسَ مِنْهُ فَهُوَ رَدٌّ »
(man ‘ahdatha fi ‘amrina hâdha mâ layça minhou fa houwa radd)
ce qui signifie: « Si quelqu’un innove dans notre religion ce qui n’y est pas conforme, c’est rejeté ». En effet, le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam nous a indiqué que la nouveauté qui est rejetée, c’est celle qui n’est pas conforme à la Charî`ah (mâ layça minh). C’est cette nouveauté-là, celle qui est en opposition avec la Charî`ah, qui est rejetée, alors que celle qui est conforme à la Charî`ah n’est pas rejetée. Le Messager n’a pas dit que celui qui innove dans notre religion quoi que ce soit, c’est rejeté ! Mais il a dit cette parole pour bien indiquer que la nouveauté qui est rejetée c’est celle qui n’est pas conforme à sa Loi (mâ layça minh) alors que celle qui est conforme à la Loi est autorisée. C’est la nouveauté qui n’est pas conforme à la Loi qui est interdite. Étant donné que l’organisation du Mawlid, la commémoration de la naissance du Prophète, est quelque chose de méritoire selon les preuves textuelles parvenues dans le Qour’ân et la Sounnah, ce n’est pas quelque chose de rejeté.
Le Mawlid est une bonne sounnah et cela ne sous-entend pas que la religion ne serait pas accomplie et que se serait un démenti de la parole de Allāh ta`ālā:
( اَلْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ )
(al-yawma ‘akmaltou lakoum dînakoum)
[sôurat Al-Mâ’idah / 2]. En réalité, Al-QourToubiyy dans son « tafsîr », a dit que ce verset veut dire que les règles de la religion sont accomplies. Il a dit: La majorité (al-joumhôur) a dit: Le sens qui est visé, c’est que la majorité des obligations, la majorité de ce qui est licite et de ce qui est interdit a été indiqué bien qu’après ce verset aient été révélés beaucoup d’autres verset dans le Qour’ân ! Il y a, entre autres, le verset du gain usuraire (ar-ribâ). Il y a aussi la ‘âyah de la kalâlah et autres. Cette ‘âyah n’est donc pas la dernière ‘âyah qui a été révélée dans le Qour’ân. La dernière ‘âyah qui a été révélée, c’est la parole de Allāh:
( وَٱتَّقُواْ يَوْمًا تُرْجَعُونَ فيهِ إِلى اللهِ ثُمَّ تُوَفَّى كُلُّ نَفْسٍ مَا كَسَبَتْ وَهُمْ لاَ يُظْلَمُونَ )
(wa t-taqôu yawman tourja`ôuna fîhi ‘ila l-Lâhi thoumma touwaffâ koullou nafsin mâ kaçabat wa houm lâ youḍhlamôun)
ce qui signifie: « Craignez un jour dans lequel vous allez rendre des comptes et chaque âmes sera rétribuées en fonctions de ce qu’elle a acquis et ils ne subiront aucune injustice ». Al-Qourṭoubiyy a cité cela dans son « tafsîr » d’après ‘Ibnou `Abbâs que Allāh les agrée tous les deux. [sôurat Al-Baqarah / 285].
Le Mawlid est une bonne tradition et il ne sous-entend aucune accusation envers le Messager de Allāh qu’il aurait trahi sous prétexte qu’il n’aurait pas indiqué à sa communauté de commémorer le Mawlid, comme le prétendent ceux qui l’interdisent.
Si tout acte innové après le Messager, que le Prophète n’a pas indiqué à sa communauté tout en étant conforme au Qour’ân et à la Sounnah, représentait une accusation de trahison envers le Messager, alors, selon la parole de ces gens-là, Abôu Bakr, `Oumar, `Outhmân, `Aliyy et `Oumar ‘Ibnou `Abdi l-`Azîz et une sélection des meilleurs des savants de la communauté auraient eux-mêmes accusé le Messager d’être un traître ! En effet, ils ont innové eux-mêmes des choses qui sont conformes au Qour’ân et à la Sounnah et que le Messager n’a pas indiquées à sa communauté ! Quant à la prétendue argumentation, à partir de ce que vous attribuez à l’Imâm Mâlik, qu’il aurait dit que (si quelqu’un innove dans l’Islam une innovation qu’il considère bonne, il aura prétendu que Mouḥammad a trahi le message), cette prétendue argumentation s’appliquerait à plus forte raison aux mauvaises innovations, comme la croyance des assimilationnistes (at-tachbîh) et des anthropomorphes (at-tajsîm), et non pas au Mawlid et ce qui est de cet ordre. Par ailleurs, vous allez chercher des preuves dans la parole de l’Imâm Mâlik alors que par ailleurs vous le déclarez implicitement non-croyant, même si expressément et explicitement vous ne le faites pas ! En effet, le Calife Al-Manṣoūr lorsqu’il s’est rendu à Médine a interrogé l’Imâm Mâlik : « Ô Abôu `Abdi l-Lâh, est-ce que je me dirige vers la Qiblah pour faire des invocations ou bien je me dirige vers le Prophète ? » L’Imâm Mâlik lui a dit : « Et pourquoi détournerais-tu ton visage de lui alors qu’il est ton intercesseur et l’intercesseur de ton père ‘Adam à Allāh ; dirige-toi vers lui et demande son intercession, Allāh le fera intercéder ». Pour vous, qui interdisez le Mawlid, tout ceci est du chirk, une forme d’association et un égarement clair ! Vous accusez les savants de la communauté d’être associateurs (mouchrikîn) et ensuite, vous allez chercher des arguments dans leurs propos !!! Voir: sectes wahhabites faux salafites. wahhabisme.
Le Mawlid est une bonne sounnah, et on ne l’empêche pas sous prétexte que cela reviendrait à ressembler aux chrétiens dans leur commémoration de la naissance de `Içâ `alayhi s-salâm.
Si nous faisons quelque chose qui est conforme à la religion agréée par Allāh et qui est également pratiquée par des non musulmans, cela nous est licite. Mais ce qu’ils font et qui n’est pas conforme à la religion agréée par Allāh, voilà ce qui est interdit. N’est-ce pas que lorsque le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a vu les non musulmans jeûner le jour de `Achôurâ quand il est arrivé à Médine, et qu’ils ont dit que c’est en ce jour que Allāh a fait que Pharaon se noie et qu’Il a donné la victoire à Môuçâ, le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« نَحْنُ أَوْلى بِمُوسى مِنْكُم »
(naḥnou ‘awlâ bi Môuçâ minkoum)
il n’a pas dit: (ne jeûnez pas le jour de `Achôurâ parce que les non musulmans jeûnent, vous allez leur ressembler !!!). Au contraire, il a ordonné à sa communauté de jeûner ce jour, c’est-à-dire que nous glorifions ce jour-là tout comme les musulmans qui ont suivi Môuçâ ce jour-là l’ont glorifié.
Le Mawlid est une bonne tradition et si quelqu’un prétend qu’il est une condition que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam l’ait lui-même commémoré pour qu’il soit permis de le faire, sa condition est infondée, nulle et non avenue.
En effet, et de la même manière, la ponctuation des lettres dans le Mouṣ-ḥaf est une bonne tradition et si quelqu’un pose comme condition qu’il faut que le Messager l’ait fait lui-même pour qu’il soit permis de le faire, sa condition est sans fondement, nulle et non avenue. Ces deux conditions n’ont aucune base dans la religion agréée par Allāh. Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« كُلُّ شَرْطٍ لَيْسَ في كِتَابِ اللهِ تَعالى فَهُوَ بَاطِلٌ وَإِنْ كَانَ مِائَةَ شَرْطٍ »
(koullou charṭin layça fî kitâbi l-Lâhi Ta`âlâ fa houwa bâṭiloun wa ‘in kâna mi’ata charṭ)
ce qui signifie: « Toute condition qui ne figure pas dans le livre de Allāh est infondée même s’il s’agit de cent conditions », [rapporté par Al-Bazzar d’après ‘Ibnou `Abbâs que Allāh les agrée tous les deux].
Le Mawlid est une bonne tradition et ne rentre pas dans le cadre des innovations que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a interdites par sa parole :
« وَكُلُّ بِدْعَةٍ ضَلالَةٌ »
(wa koullou bid`atin ḍalâlah)
Le ḥâfiḍh Al-`Irâqiyy dans sa « ‘Alfiyyah » a dit:
« وَخَيْرُ مَا فَسَّرْتَهُ بِالْوَارِدِ »
(wa khayrou mâ fassartahou bi l-wâridi)
c’est-à-dire que la meilleure manière d’expliquer un ḥadīth c’est par un autre ḥadīth. D’autre part, les savants ont dit que la meilleure explication c’est d’expliquer le ḥadīth par son contexte. Or le contexte du ḥadīth est que le Messager a commencé en disant:
« فَإِنَّ أَحْسَنَ الْحَدِيثِ كِتَابُ اللهِ »
(fa ‘inna ‘aḥsana l-ḥadīthi kitâbou l-Lâh)
cela veut dire que la meilleure des paroles c’est la parole de Allāh et il a dit:
« وَأَحْسَنَ الْهَدْيِ هَدْيُ مُحَمَّدٍ »
(wa ‘aḥsana l-hadyi hadyou Mouḥammad)
cela veut dire que la meilleure des conduites c’est la conduite de Mouḥammad, puis il a dit:
« وَشَرَّ الأُمُورِ مُحْدَثَاتُهَا »
(wa charra l-‘oumoūri mouḥdathâtouhâ)
cela veut dire que les pires des sujets sont les nouveautés qui ont contredit les meilleures des paroles et les meilleures des guidées, or il s’agit de l’innovation d’égarement. Il n’y a donc ici aucune allusion aux bonnes innovations dans le blâme qui est cité. An-Nawawiyy dans le Charḥ de ṣaḥīḥ Mouslim, 6ème tome, en page 154, a dit : La parole du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
« وَكُلُّ بِدْعَةٍ ضَلالَةٌ »
(wa koullou bid`atin ḍalâlah)
ici est un texte `āmm makhṣoūṣ, c’est-à-dire que l’expression est générale mais le sens qu’il vise est spécifique. Il a dit que ce qui en est visé c’est: la plupart des innovations sont de l’égarement ; et le fait que ce ḥadīth soit `āmm makhṣoūṣ c’est-à-dire une expression générale avec une portée particulière et spécifique, n’empêche pas que le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam ait insisté en utilisant le mot « koull », parce que même s’il utilise « koull », la spécification figure bien dans ce ḥadīth. La preuve en est la parole de Allāh Ta`âlâ dans sourate Al-‘Ahqaf, verset 25:
( تُدَمِّرُ كُلَّ شَىءٍ )
(toudammirou koulla chay’)
[sôurat Al-Aḥqâf / 24]. Ce verset a également aussi une expression générale mais son sens est spécifique puisque le vent, dont il est question dans ce verset, qui détruit toute chose, Allāh a fait qu’il souffle sur des non-croyants du peuple de `Ad. Le vent les a anéantis. Mais ce vent n’a pas anéanti tout ce qui existe sur terre, car Allāh ta`ālā nous a appris qu’il a sauvé Hôud `alayhi s-salâm et les croyants qui sont avec lui. Ainsi Allāh ta`ālā dit:
( وَلَمَّا جَآءَ أَمْرُنَا نَجَّيْنَا هُودًا وَالَّذِينَ ءَامَنُوا مَعَهُ بِرَحْمَةٍ مِنَّا وَنَجَّيْنَاهُمْ مِنْ عَذَابٍ غَلِيظٍ )
(wa lammâ jâ’a ‘amrounâ najjaynâ Hôudan wa l-lâdhîna ‘âmanôu ma`ahou bi raḥmatin minnâ wa najjaynâhoum min `adhâbin ghalidh)
[sôurat Hôud / 58] ce qui signifie: « Et lorsque ce que Nous avons prédestiné est arrivé, Nous avons sauvé Hôud et les croyants qui étaient avec lui par une miséricorde de Notre part. Nous les avons sauvés d’un châtiment douloureux ». Parmi les autres exemples de `āmm makhṣoūṣ, c’est-à-dire de termes généraux ayant une portée particulière ou spécifique, il y a la parole du Messager ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
« كُلُّ عَيْنٍ زَانِيَةٌ »
(koullou `aynin zâniyah)
et il est connu dans la Loi que ce ḥadīth ne concerne pas les yeux des Prophètes `alayhimou ṣ-Ṣalâtou wa s-salâm, car Allāh Ta`âlâ les a préservés de commettre les péchés des yeux, en raison de la parole de Allāh:
( وَكُلاًّفَضَّلْنَا عَلى الْعَالَمِين )
(wa koullan faḍḍalnâ `ala l-`Ālamîn)
[sôurat Al-‘An`âm / 86] ce qui signifie: « Nous leur avons tous accordé un degré et un honneur supérieur au reste des mondes ». Il est parvenu également dans le ḥadīth ṣaḥīḥ rapporté par Abôu Dâwôud dans ses Sounan dans le chapitre du Cor (aS-Sôur) et de la résurrection que le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« كُلُّ ٱبْنِ ءَادَمَ تَأْكُلُهُ الأَرْضُ إِلاَّ عَجْبَ الذَّنَبِ مِنْهُ خُلِقَ وَفِيهِ يُرَكَّبُ »
(koullou bni Adama ta’koulouhou l-‘arḍou ‘il-lâ `ajba dh-dhanabi minhou khouliqa wa fîhi yourakkab)
Ici aussi le mot « koull » ne vient pas dans le sens de la globalité puisque dans le ḥadīth le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« إِنَّ اللهَ حَرَّمَ عَلَى الأَرْضِ أَنْ تَأْكُلَ أَجْسَادَ الأَنْبِيَاءِ »
Et dans le premier ḥadīth:
« كُلُّ ٱبْنِ ءَادَمَ تَأْكُلُهُ الأَرْضُ »
(koullou bni ‘Adama ta’koulouhou l-‘arḍ)
cela veut dire que la plupart des fils de ‘Adam sont assimilés par la terre, puisque le Messager a excepté dans un autre ḥadīth les Prophètes.
La commémoration du Mawlid est une bonne tradition et n’est pas concernée par le ḥadīth du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
« لَتَتَّبِعُنَّ سُنَنَ الَّذِينَ قَبْلَكُمْ »
(latattabi`ounna sounana l-ladhîna qablakoum)
ce qui signifie: « Vous allez suivre les traditions de ceux qui vous ont précédés », parce que le sens de ce ḥadīth concerne les sujets du bas monde. N’est-ce pas que les musulmans aujourd’hui, pour meubler leur maison, s’habiller et faire beaucoup de choses dont beaucoup sont permises, qui ne sont pas toutes interdites mais dont une partie est interdite, n’est-ce pas qu’ils font comme les non musulmans ?! Aujourd’hui, la communauté du Prophète Mouḥammad a suivi ces gens-là dans beaucoup de sujets du bas monde, dont certains sont licites et d’autres interdits.
Le Mawlid est une bonne tradition et n’est pas concerné par l’exagération que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam nous a interdite par sa parole:
« لاَ تُطْرُونِي كَمَا أَطْرَتِ النَّصَارَى الْمَسِيحَ ابْنَ مَرْيَمَ »
(lâ touṭrôunî kamâ ‘aṭrati n-naṣâra l-Macîḥa bna Maryam)
Le sens de ce ḥadīth est: « Ne m’accordez pas un degré supérieur à mon degré tout comme les chrétiens ont élevé `Içâ au-dessus de son degré ». Les chrétiens l’ont considéré comme étant un Dieu Créateur. Quant à l’organisation du Mawlid que les musulmans pratiquent, ce n’est pas une élévation du Prophète au-dessus de son degré mais un remerciement envers Allāh pour la naissance du Messager. La parole du Prophète (lâ touTrôunî…) ne veut pas dire: (ne faites pas mon éloge dans l’absolu). La vérité est de dire que ce qui est une outrance est interdit mais ce qui n’est pas une outrance n’est pas interdit. Sinon, comment le Messager aurait autorisé son oncle Al-`Abbâs, que Allāh l’agrée, de faire son éloge ?! Il a même fait une invocation en sa faveur pour le remercier pour son acte ! Il a été confirmé avec une chaîne de transmission fiable (Haçan) dans ce qu’a rapporté Ibnou Hajar dans « Al-‘Amâli » que l’oncle du Messager, Al-`Abbâs, que Allāh l’agrée, a dit:
« يَا رَسُولَ اللهِ إِنِّي امْتَدَحْتُكَ بِأَبْيَاتٍ »
(yâ raçôula l-Lâhi ‘inni mtadaḥtouka bi ‘abyât)
ce qui signifie: « Ô Messager de Allāh, j’ai composé des vers de poésie pour faire ton éloge ». Alors le Messager ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam lui a dit:
« قُلْهَا لا يَفْضُضِ اللهُ فاكَ »
(qoulhâ lâ yafḍouḍi l-Lâhou fâka)
ce qui signifie: « Dis-les, que Dieu fasse que tu ne perdes jamais tes dents ». Et cela a effectivement eu lieu, comme l’a dit Al-`Abbâs, parce qu’il a fait l’éloge du Prophète en lui disant:
« وَأَنْتَ لَمَّا وُلِدْتَ أَشْرَقَتِ الأَرْضُ وَضَاءَتْ بِنُورِكَ الأُفُقُ »
(wa ‘anta lammâ woulidta ‘achraqati l-‘arḍou wa ḍâ’at bi nôurika l-‘oufouqou)
ce qui signifie: « Toi, lorsque tu naquis, a resplendit la terre. Et par ta lumière les horizons s’illuminèrent »
Le Mawlid est une bonne tradition et ne revient pas à réserver les manifestations d’amour envers le Prophète à un seul jour.
N’est-ce pas que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit aux non musulmans:
« نَحْنُ أَوْلى بِمُوسَى مِنْكُم »
(naḥnou ‘awlâ bi Môuçâ minkoum)
et a ordonné de jeûner le jour de `Achôurâ’, est-ce que le Messager aurait ainsi réservé l’amour envers Môuçâ `alayhi s-salâm à un seul jour ?!
Le Mawlid est une bonne tradition et ne comporte pas d’atteinte portée aux compagnons du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam ni la prétention que nous aimerions le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam plus qu’eux.
En effet, le Messager ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam n’a pas réuni le Qour’ân en un seul recueil. C’est Abôu Bakr As-Siddiq qui l’a rassemblé en un seul volume. C’est lui qui l’a appelé Al-Mouṣ-ḥaf. Aucun compagnon n’a renié ce que Abôu Bakr a fait sous prétexte que Abôu Bakr aurait aimé le Qour’ân plus que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam. Par ailleurs les savants ont dit:
« اَلْمَزِيَّةُ لاَ تَقْتَضِي التَّفْضِيلَ »
(al-maziyyatou lâ taqtaḍi t-tafḍīl)
c’est-à-dire: Le privilège n’implique pas la supériorité dans le mérite. Si Abôu Bakr Aṣ-Ṣiddīq a eu le privilège de réunir matériellement le Qour’ân alors que le Messager ne l’a pas rassemblé en un volume unique, tel que nous le connaissons aujourd’hui, cela ne veut pas dire que Abôu Bakr est meilleur que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam. Si `Oumar ‘Ibnou l-Khaṭṭâb a rassemblé les gens pour la prière du tarâwîḥ pour être dirigés par un seul homme alors que Abôu Bakr ne l’a pas fait, cela ne veut pas dire que `Oumar est meilleur que Abôu Bakr. Si `Outhmân Ibnou `Affân a ordonné d’ajouter un appel à la prière dans la prière du vendredi alors que `Oumar ne l’a pas fait, cela ne veut pas dire que `Outhmân est meilleur que `Oumar. De la même manière, si nous organisons le Mawlid alors que les compagnons ne l’ont pas fait, cela ne veut pas dire que nous sommes meilleurs qu’eux ni que nous aimons le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam plus qu’eux.
Le Mawlid est une bonne tradition et la manifestation de notre joie et de notre bonheur en ce jour, en souvenir de la naissance du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam et de son envoi, n’est pas une atteinte portée à notre amour envers lui sous prétexte que cela coïnciderait avec le jour de son décès, comme le prétendent ceux qui interdisent le Mawlid !!!
En effet, ils se basent sur quelque chose qui n’a aucun fondement: parce que chaque jour de la semaine à travers les époques a probablement coïncidé avec un événement ou une catastrophe qui a frappé les musulmans et les a plongés dans le chagrin. À suivre leurs propos, les musulmans alors ne fêteront plus aucun mariage, ni aucun `Īd car cet évènement aura coïncidé avec le jour de la mort du Messager ou encore avec le jour où sa dent a été cassée, ou bien le jour où sa lèvre honorée a été blessée tout comme cela est arrivé durant la bataille de ‘OuHoud. En résumé, ce que vous prétendez, personne, ni la raison ni les textes ne l’accepte. N’est ce pas que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« خَيْرُ يَوْمٍ طَلَعَتْ عَلَيْهِ الشَّمْسُ يَوْمُ الْجُمُعَةِ فِيهِ خُلِقَ ءادَمُ وفيهِ أُدْخِلَ الْجَنَّةَ وَفِيهِ أُخْرِجَ مِنْهَا »
(khayrou yawmin ṭala`at `alayhi ch-chamsou yawmou l-joumou`ati fîhi khouliqa ‘Ādamou wa fîhi ‘oudkhila l-jannata wa fîhi ‘oukhrija minhâ)
[rapporté par Mouslim dans son « Sahih »] ce qui signifie: « Le meilleur jour sur lequel le soleil se lève c’est le vendredi, c’est en ce jour que ‘Ādam a été créé, en ce jour qu’il est entré au paradis et en ce jour qu’il en est sorti ». Ainsi, le mérite que le Messager a reconnu au vendredi et le mérite que nous reconnaissons au jour de sa naissance ne comportent aucune atteinte à notre amour envers ‘Adam bien que cela corresponde au jour même durant lequel il est sorti du paradis. Également, lorsque nous glorifions le jour de `Achôurâ en raison de la parole du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
« نَحْنُ أَوْلى بِمُوسَى مِنْكُم »
Cela ne porte pas atteinte à notre amour pour le Maître des jeunes hommes du paradis Al-Ḥouçayn Ibnou `Aliyy que Allāh les agrée lui et son père, bien que cela corresponde au jour où il a été tué. Également la manifestation de notre joie le jour anniversaire de la naissance du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam ne porte pas atteinte à notre amour envers lui, bien que son décès ait eu lieu ce même jour.
Le Mawlid est une bonne tradition, nous ne l’interdisons pas en raison de ce que font certains ignorants à son occasion.
Il est connu qu’il se passe lors du pèlerinage de nos jours, et même par le passé, des choses blâmables de la part de certains ignorants au point que depuis longtemps, un des savants a dit:
« مَا أَكْثَرَ الضَّجِيجَ وَأَقَلَّ الْحَجِيجَ »
Tant de tumulte et si peu de vrais pèlerins.
Tout cela n’a pas causé l’interdiction du pèlerinage ni empêché les gens de le faire. Il en est de même pour le reste des actes d’adoration et de même pour le Mawlid. S’il arrive à l’occasion du Mawlid des choses blâmables de la part de certains ignorants, nous ne l’interdisons pas dans l’absolu mais nous interdisons ce que font les ignorants, c’est-à-dire les choses qui contredisent la religion agréée par Allāh. D’autre part, si un mal vient à se produire dans une mosquée, est-ce qu’on va fermer la mosquée ou bien interdire le mal qu’ont fait certains ?!!
Conclusion: En résumé la commémoration du Mawlid est un bien et une bénédiction, ceci n’est pas quelque chose qui ramène la communauté du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam en arrière. Ce n’est pas une régression. Ceci au contraire renouvelle l’amour du musulman envers le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam. C’est une occasion qui fait pénétrer en lui les sentiments de son amour pour le Prophète et qui le mène à éprouver de la nostalgie envers lui. Pourquoi ceux qui combattent le Mawlid et par-là les musulmans qui commémorent le Mawlid, qui les déclarent égarés, grands pécheurs et en arrivent même à les déclarer non-croyants, pourquoi laissent-ils parfois certaines choses blâmables qui sont véritablement blâmables comme la mécréance par la parole qui se diffuse chez beaucoup de gens du commun, lorsqu’ils insultent Allāh et autre ?!!! Ou comme les choses blâmables telles que le fait de déclarer non-croyant un musulman sans raison valable selon la Loi, le fait de le déclarer non-croyant du simple fait qu’il fait le tawassoul par le Prophète ou les vertueux, ou le fait de le déclarer non-croyant parce qu’il fait le tabarrouk par le Prophète ou par ses traces, ou du simple fait qu’il récite la FâtiHah ou d’autres ‘âyah du Qour’ân pour un mort ?! Pourquoi ne blâment-ils pas ces choses blâmables et pourquoi interdisent-ils et blâment-ils la commémoration de la naissance du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam alors que les avis des musulmans concordent depuis le début de cette commémoration jusqu’à nos jours : ils l’ont apprécié et recommandé tant que cela reste une commémoration qui ne comporte pas de choses blâmables comme la déformation du nom de Allāh, comme le mensonge au sujet du Messager de Allāh ?! Est-ce que tout leur stratagème, tous leurs actes ne seraient pas à cause d’une haine qu’ils ont dans leur cœur envers le Meilleur de tous les êtres créés par Allāh ?!! Allāh ta`ālā dit:
( قُلْ هَلْ يَسْتَوِي الَّذِينَ يَعْلَمُونَ وَالَّذِينَ لا يَعْلَمُونَ )
ce qui signifie: « Dis : sont-ils équivalents ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?! » et le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« طَلَبُ العِلْمِ فَرِيضَةٌ على كُلِّ مُسْلِمٍ »
ce qui signifie: « Quérir la science de la religion est une obligation pour tout musulman » .
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.
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