^Abdou l-Lah est mort laissant sa femme, ‘Aminah Bintou Wahb, enceinte du Messager de Dieu (Allah). Le Prophète était donc orphelin. Sa mère l’a allaité dans un premier temps, puis il a été confié à une nourrice : Halimah, qui a repris l’allaitement comme cela était l’habitude des arabes.
Il faut tout d’abord rappeler qu’à l’époque il était de l’habitude des arabes de faire allaiter leur enfant par une nourrice. Le père de l’enfant offrait alors une compensation à celle-ci. Cependant le père du Prophète étant décédé, il était difficile de trouver une nourrice acceptant de se charger de son allaitement.
Le choix de Halimah
Halimah a rapporté ce qui suit :
« Je suis sortie avec des femmes de Banou Sa^d Ibnou Bakr pour aller chercher des nourrissons à allaiter à La Mecque sur le dos de mon ânesse de couleur blanche dans une année de sécheresse qui ne nous avait rien laissé. Mon mari était avec moi. Nous avions une vieille chamelle et je jure par Allah qu’on ne tirait plus une goutte de lait d’elle. Il y avait aussi mon bébé et nous n’avons plus dormi la nuit à cause de ses pleurs, je n’avais pas assez de lait dans mes seins pour le rassasier.
Lorsque nous sommes arrivés à La Mecque, toutes les femmes à qui le Messager de Allah avait été présenté l’avaient refusé, car nous espérions la générosité du père voulant faire allaiter son enfant ; or le Prophète était orphelin. Nous pensions: « Un orphelin, que va donc donner sa mère pour lui ? » jusqu’à ce que toutes mes compagnes aient pris un bébé à allaiter sauf moi. Je n’aurais pas aimé revenir sans nourrisson, alors que mes compagnes en avaient toutes eu un, j’ai alors dit à mon mari : « Je jure par Allah que je vais retourner vers cet orphelin pour le prendre. »
Je suis allée à lui, je l’ai pris et je suis retournée vers ma caravane, mon mari m’a dit : « Tu l’as pris ! » J’ai dit : « Oui, par Allah, parce que je n’en ai pas trouvé d’autre. » Il m’a répondu : « Tu as bien fait et il se peut que Allah ait mis du bien en lui. » »
De nombreux bienfaits
La dame Halimah continue son récit ainsi : « J’ai donc dit : Par Allah, à peine l’ai-je mis dans mes bras que j’ai eu une montée de lait très conséquente. Il a bu jusqu’à satiété, et son frère (elle veut dire son fils à elle) a aussi bu à satiété. Mon mari s’est levé la nuit pour traire la chamelle, et il a trouvé sa mamelle pleine de lait. Nous l’avons trait et avons obtenu ce que nous souhaitions de lait, nous avons bu jusqu’à satiété et nous avons dormi cette nuit-là rassasiés et nos deux enfants ont bien dormi. Son père (elle veut dire son mari à elle) m’a dit : « Par Allah, ô Halimah, je ne peux que constater en toi que tu as reçu une âme bénie ; nos enfants se sont endormis. » Puis nous sommes sortis de La Mecque.
Par Allah, mon ânesse a devancé tout le convoi, au point qu’ils ont dit : « Attention ! Va doucement ! N’est-ce pas là l’ânesse avec laquelle tu es sortie ? » Et j’ai répondu : « Mais oui, par Allah ! » Elle ne cessa pas d’être en tête jusqu’à ce qu’on soit arrivé à nos maisons de la cité des Banou Sa^d Ibnou Bakr ; nous sommes arrivés à la terre aride. Je jure par Celui Qui détient la vie de Halimah par Sa puissance, les gens faisaient paître leurs moutons le matin et un berger faisait paître mes moutons ; mes brebis sont revenues grasses et leurs mamelles pleines de lait, alors que les leurs sont revenues affamées et sans lait.
Nous avons donc bu le lait que nous voulions et dans la cité, nul n’a trouvé une goutte de lait en tirant leurs mamelles. Ils ont alors dit à leurs bergers : « Malheur à vous, pourquoi ne faites-vous pas paître là où fait paître le berger de Halimah ? » Ils ont alors fait paître dans les recoins où nous avons fait paître mais leurs brebis revenaient affamées et sans lait alors que les miennes revenaient avec des mamelles grasses.»
Apres son sevrage, son séjour chez Halimah se prolonge
Lorsque le Messager a atteint deux ans (selon une version corrigée, un an) ses parents de lait l’ont ramené à sa mère à la Mecque. Halimah dit : « Nous sommes retournés avec lui voir sa mère, je lui ai alors dit (ou son père à lui a dit) : « Rends-nous mon fils pour que nous retournions avec lui ; nous craignons pour lui les épidémies de La Mecque. » » Halimah a ajouté : « Nous tenons à le garder en raison de ce que nous avons vu de sa bénédiction. Nous avons insisté jusqu’à ce qu’elle dise : « Repartez avec lui. » Nous sommes retournés avec lui et il est alors resté chez nous deux mois de plus. »
La croissance exceptionnelle du Messager
Le Messager grandissait en un jour comme les enfants grandissent en un mois et en un mois comme ils grandissent en un an. Il a atteint une année et il était déjà un jeune garçon fort, selon une autre version il avait alors 2 ans.
Certains savants dont Ibnou Hibban ont rapporté par chaîne de transmission après avoir cité cette histoire ce qui suit : Halimah Bintou Abi Dhou’ayb As-Sa^diyyah était la mère de lait du Messager de Allah, et il a ajouté : « Il n’a cessé de connaître augmentation et bien que Allah lui a accordé, jusqu’à ce que ses deux ans soient passés, il grandissait d’une façon que les autres enfants ne connaissent pas, ainsi il n’avait pas atteint ses deux ans qu’il était déjà un jeune garçon grandissant bien… »
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